Déc 15

Vision des Ressources Humaines

Les contraintes de la compétitivité économique impliquent une incessante optimisation des performances, mais face à cette nécessité, nous héritons souvent de l’ancienne tendance à ne concevoir le progrès qu’en termes techniques et organisationnels. Comment faire, nous demandons-nous, pour réduire les coûts et optimiser la production ? Sans être déplacée, cette question dissimule un préjugé souvent fatal au management.
Les Ressources Humaines sont certes objet de Gestion, mais leur optimisation réclame avant toute chose une Vision conforme à leur nature. Les êtres humains impliqués dans l’entreprise ne donneront effectivement jamais le meilleur d’eux-mêmes s’ils sont vus comme de simples ressources qu’il faut organiser. Ce mode de gestion repose sur une vision technicienne qui ne permettra tout simplement pas de motiver des salariés qui sont pourtant un atout majeur pour les performances du groupe.
Un changement de vision permet souvent d’ajouter à la gestion une dimension humaine favorable aux actions de management. Les responsables d’entreprise sont toujours extrêmement surpris par la mobilisation et la créativité des collaborateurs dont ils prennent l’humanité au mot. Dans un ouvrage d’une constante actualité, Michel Crozier rappelle par ailleurs que « sans confiance, pas de participation. Sans participation, pas de contribution active d’un personnel dont le zèle devient désormais indispensable » [L’entreprise à l’écoute, 1994].
C’est que les forces vives de l’entreprise ne peuvent répondre aux prévisions techniques avec la même fidélité que la matière inerte. La gestion est nécessaire, mais le management est aussi une façon de voir plus conforme aux exigences, conditions et règles du jeu de la psychologie humaine. Il n’est effectivement pas de management durable sans une vision élargie à la complexité des sentiments et des convictions qui sont le point de départ de toute motivation. La question de l’engagement et de l’implication des salariés nous fait entendre combien les sciences humaines doivent prêter main forte à celles de la gestion, ainsi voit-on les grandes écoles de commerce porter un regard interrogateur vers la philosophie. Elles ont effectivement beaucoup à y gagner.

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